A - Micro-bascule.

Cette technique est la plus utilisée. Elle est sûre, efficace, et réversible.

Une bonne acuité est nécessaire de chaque coté pour pouvoir en bénéficier.

La vision de loin est obtenue avec l’œil directeur (celui qui sert à viser).

La vision de près est obtenue avec l’autre œil (dominé) en induisant (chez les emmétropes ou hypermétropes) ou en laissant (chez les myopes) un faible degré de myopie, combiné à l’induction d’aberrations sphériques qui augmentent la profondeur de champ.

Les aberrations sphériques entraînent un degré de myopie différent en fonction de taille de la pupille. En vision de loin, la pupille s’élargit : la myopie est alors faible et peu perçue. En vision de près la pupille se resserre : la myopie est plus forte et permet de compenser la presbytie.


La différence de vision entre les deux yeux est rarement perçue. Malgré tout, un test est effectué lors de la consultation préopératoire afin de déterminer si un inconfort existe.

Les deux principaux intérêts sont :

 - Une très bonne vision de loin sans correction tout en assurant une autonomie de près dans les actes de la vie courante.

 - Le caractère réversible. En effet, si la petite différence de vision entre les deux yeux est finalement mal acceptée, une retouche est possible pour redonner une vision identique des deux cotés.

 

B – Presbylasik

Cette technique peut être proposée si un inconfort important est noté au moment du test préopératoire de bascule.

Elle permet d’obtenir une vision identique sur chaque œil, de loin et de près.

Un niveau élevé d’aberrations sphériques permet à chaque œil d’obtenir une autonomie visuelle de loin et de près sans correction (cornée multifocale).

Il n’y a pas de trouble de la vision binoculaire, une vision identique étant visée pour chaque œil.

Mais, une dépendance à un verre d’appoint de loin est plus fréquente qu’en cas de micro-bascule, surtout les six premiers mois. La gène tend à s’estomper ensuite, mais persiste dans certains cas.
 

C – Indications

Tous les défauts de vision associés à la presbytie peuvent être corrigés : myopie, hypermétropie et/ou astigmatisme.

Les patients hypermétropes presbytes sont de très bons candidats. C’est en effet dans ce cas qu’il est le plus facile d’induire les aberrations sphériques nécessaires à la multifocalité,

Chez les patients myopes presbytes, l’œil dominé est légèrement sous-corrigé. Rarement, certains patients préfèrent conserver un petit degré de myopie sur chaque œil.

Les patients emmétropes presbytes, qui n’ont pas besoin de verre de loin, peuvent aussi être opérés. Dans ce cas, seul l’œil dominé est traité.

 

 

D – Avantages et limites


Le lasik tout laser est la technique qui présente le meilleur rapport bénéfices/risques.

La vision intermédiaire est excellente, et permet de travailler sur ordinateur sans lunettes dans une grande majorité de cas.

Les deux yeux sont opérés le même jour.

La récupération fonctionnelle rapide permet de reprendre le travail le plus souvent dès le lendemain ou surlendemain de l’intervention.

Le lasik tout laser est donc proposé en première intention quand il est réalisable, principalement chez les patients de moins de 60 ans, non encore atteints de cataracte.

Chez les patients de plus de 60 ans, et/ou si un début de cataracte existe, une chirurgie réfractive du cristallin avec implants multifocaux est en revanche plus logique. En effet, le lasik tout laser n’empêche pas le cristallin de s’opacifier. Une chirurgie de la cataracte risque dans ces cas d’être nécessaire secondairement, dans un délai court.

Dans tous les cas, il faut retenir qu’après un lasik tout laser, la cataracte sera à opérer le moment venu. L’âge moyen d’opération en France est de 72 ans. Cela ne pose aucun problème technique par rapport à un œil non opéré. Le calcul d’implant requiert en revanche une attention particulière, du fait du changement de forme de la cornée induite par le lasik tout laser.