1 - Acuité visuelle


L'acuité visuelle correspond à la plus petite taille d’optotypes (lettres, chiffres ou dessins) perceptible à une distance donnée (loin à 5 m, intermédiaire à 80 cm, et près à 33 cm). Elle est d'autant plus élevée que la taille de l'objet perçu est petite.

En France,  l’unité de mesure est le dixième.

L’acuité visuelle est logarithmique. L’écart entre 8 et 10/10 est beaucoup plus faible qu’entre 1 et 3/10.

L'acuité visuelle maximale est le plus souvent de 10/10. Cependant, certains patients arrivent à distinguer des caractères encore plus petits. L’acuité visuelle est alors supérieure à 10/10, par exemple 12, 16, voir 20/10.

Certains patients ont une acuité visuelle maximale inférieure à 10/10 même avec la meilleure correction optique possible. Les raisons peuvent être anatomiques ou fonctionnelle (amblyopie, secondaire à une anomalie dans le  développement de des mécanismes cérébraux de la vision pendant l’enfance, comme en cas de strabisme ou de forte différence de correction entre les deux yeux).

 

2 - Myopie


La myopie se caractérise par une mauvaise vision de loin sans correction.

La myopie est le défaut visuel le plus fréquent chez les patients jeunes. Elle concerne 25 % de la population.

Elle est secondaire à une longueur trop grande de l'oeil par rapport à la puissance du système optique oculaire. La conséquence est une focalisation des images en avant de la rétine.

Elle se mesure en dioptries. Plus le nombre de dioptrie est élevé, plus la myopie est forte, et plus la vision à l’infini est diminuée. En cas de myopie de 1 D, la vision est nette seulement jusqu’à un mètre. En cas de myopie de 5 D, la vision est nette au maximum jusqu’à 20 cm.

Il existe sûrement des facteurs génétiques (terrain familial), et environnementaux. La répétition d’efforts de vision de près est évoquée, expliquant la fréquence plus élevée de la myopie chez les personnes effectuant de longues études.

Elle se corrige en diminuant la puissance optique de l’œil. Les moyens optiques sont des verres ou des lentilles de contact divergents (puissance négative).  

L’opération de la myopie a pour but de diminuer la puissance de l’œil, soit en diminuant la puissance de la cornée par aplatissement central (opération laser), soit quand cela est impossible en mettant en place des implants intraoculaires divergents.
 
 

 

3 - Hypermétropie


L'hypermétropie se caractérise par un flou visuel plus marqué de près que de loin.

À l'inverse de la myopie, l'hypermétropie est secondaire à une longueur trop petite du globe oculaire.

La conséquence est une focalisation des images en arrière de la rétine.

L'hypermétropie est présente dès l’enfance. Cependant, elle se révèle souvent plus tard dans la vie. En effet, en accommodant (augmentation la puissance du cristallin), le jeune patient hypermétrope tend à corriger le défaut visuel. Ces efforts accommodatifs peuvent être la cause de céphalées ou de fatigue en fin de journée. En vieillissant, l’accommodation devient moins efficace, et le trouble visuel, de près puis de loin, apparaît.

Si l’on souhaite connaître le vrai degré d’hypermétropie, un blocage pharmacologique de l’accommodation (avec des gouttes de Skiacol) est indispensable.

Elle se mesure en dioptries. Plus le nombre de dioptrie est élevé, plus l’hypermétropie est forte.

L’hypermétropie se corrige en augmentant la puissance de l’œil. Les moyens optiques sont des verres correcteurs ou lentilles de contact convergents (puissance positive).

L’opération de l’hypermétropie a pour but d’augmenter la puissance de l’œil, soit en augmentant la puissance de la cornée par bombement central (opération laser), soit quand cela est impossible en mettant en place des implants intra-oculaires convergents.

 

4 - Astigmatisme


L'astigmatisme peut être isolé (défini alors comme mixte) ou associé à un autre défaut visuel, myopie ou hypermétropie (défini alors comme composé).

Il se caractérise par une déformation des images à toutes les distances. La vision est plus mauvaise dans certaines directions que dans d'autres. Il en résulte souvent une confusion entre des lettres de forme peu différente (par exemple o et c). Il est source de sensation de fatigue visuelle et de céphalées

L’astigmatisme est secondaire à une anomalie de forme de la cornée. La cornée n'a pas la forme d’une sphère mais est ovoïde (œuf).

 Il est défini par sa puissance (dioptries), et par son axe (degrés), par exemple 2 D à 90°.

La correction de l'astigmatisme peut s'effectuer avec des verres correcteurs ou des lentilles de forme cylindrique (avec une correction plus grande dans une direction que dans les autres).

L’opération de l'astigmatisme a pour but de rendre la surface de la cornée sphérique, c'est-à-dire avec des rayons de courbures égaux dans tous les méridiens grâce à une ablation effectuée par laser, ou par la mise en place d’implants intra-oculaires toriques (cylindriques). (Figure 10).

 

5 - Presbytie


La presbytie se caractérise par l’apparition progressive d’une difficulté dans la lecture de prés, avec le besoin de reculer le document à lire.

 Elle apparaît vers 45 ans, et évolue jusqu'à l'âge de 60 ans.

Il s’agit d’un banal phénomène de vieillissement, comme le blanchiment des cheveux, ou l’apparition de rides cutanées.

Elle est liée à la diminution du pouvoir  accommodatif de l’œil, secondaire à la perte de la déformabilité du cristallin.

Sa correction passe donc par le port de verres correcteurs convergents entre 1 et 3 dioptries (puissance positive), monofocaux (demi-lune), ou progressifs. Les correction de prés et de loin ne sont donc pas les mêmes, puisque la presbytie ne concerne que la vision de près. Il est très facile pour les patients presbytes de constater que la vision de loin avec la correction de près est très mauvaise. C'est la raison pour laquelle une bonne vision de loin et de prés avec une seule paire de lunettes nécessite de porter des verres progressifs (correction de loin et de près dans des zones différente au sein d’un même verre).

La presbytie est indépendante de l'existence de la présence d’une myopie, d’une hypermétropie, ou d’un astigmatisme. En cas de myopie, même lorsque la presbytie développe, une certaine autonomie en vision de près persiste. En effet comme nous avons vu précédemment, la vision de loin du myope (sans aucun effort d'accomodation) est très nettement inférieure à l'infini. Par exemple, la vision nette sans effort d'accommodation pour un myope de 3 D est de 33 cm. La vision de loin de ce patient myope sera mauvaise toute sa vie, mais une vision de prés sans lunettes sera également possible toute sa vie.

L’opération de la presbytie au laser repose sur la réalisation d’une forme cornéenne multifocale associée ou non à une micro-monovision (très légère myopisation induite ou résiduelle). La mise en place d’implants intra-oculaires multifocaux est une autre solution très efficace.